Ceux qui en souffrent le savent très bien : avoir de l'acné fait mal. Ça fait mal physiquement, mais aussi mentalement puisque la maladie a des conséquences sociales et psychologiques importantes. Le besoin que l’on éprouve d’avoir une peau lisse et « parfaite »  est parfois tellement fort, que l’on serait prêt à faire tout et n’importe quoi pour ne plus avoir de boutons. 

L’acné est avant tout le résultat d’une production excessive de sébum, suivie d’une accumulation de cellules mortes de la peau qui obstruent les pores, et une prolifération bactérienne. L’enchainement de ces symptômes va former l’acné, qu’on appelle communément boutons.

Souvent, les soins et traitements disponibles sur le marché vont s’attaquer à ces symptômes et non à la cause. Nous l’avions vu, la source de la maladie est souvent liée à un dérèglement hormonal. Pour en savoir plus, je vous invite à lire notre article sur le lien entre hormones et acné.

Je vous le révélais dans notre article sur les origines et causes de l’acné, j’ai souffert de cette maladie pendant plus de 10 ans. Sur cette longue et douloureuse période, j’ai pu tester une panoplie de traitements - des produits « miracle » aux pilules prescrites par les dermatologues. Mais qu’en est-il vraiment ? 

Dans cet article, nous allons revenir sur les différentes options disponibles pour combattre l’acné, décoder chacune d’entre elles, et vous expliquer ce qui m’a permis de me débarrasser de mon acné efficacement et durablement.

Solution n°1 : Adopter une routine soin anti-acné et utiliser des traitements topiques locaux

Adopter les bons gestes : se laver le visage 2 fois par jour, matin et soir, faire des gommages, choisir le bon nettoyant, la meilleure lotion ou la dernière crème hydratante sur le marché, toutes ces « solutions » que l’on entend lorsqu’on voit apparaitre nos premiers boutons. Souvent, on nous prescrira des traitements locaux visant à réduire la production de sébum et favoriser la régénération cellulaire avec un rituel de soins anti-acné ou anti-imperfections.

Pourtant, ces routines et autres traitements topiques (adapalène, rétinoides, trétinoides, etc.) ne cibleront que les symptômes de la maladie. Votre acné venant de l’intérieur, il n’existe aucun soin permettant d’empêcher vos hormones de générer un excès de sébum. De plus, s’il est possible que vous observiez des améliorations, sachez que dès l’arrêt de ces soins, les boutons reviendront. Et oui ! En plus de ne traiter que les symptômes de la maladie, vous créez également une possible dépendance de votre peau à ces produits.

Toutefois, il est certain qu’un bon rituel de soins est essentiel pour minimiser le plus possible l’apparition des lésions et éviter qu’elles n’empirent. Pour ma part, j’ai opté pour des nettoyants à base d’acide salicylique ou de peroxyde de benzoyle, des exfoliants à l’acide glycolique et des crèmes à base de rétinoïdes. Le résultat ? Une peau décapée, ce qui est simplement contre productif : réduire drastiquement le sébum de son visage, c’est pousser la peau à en produire davantage pour pallier au manque de ce dernier.

Oui, il est important de nettoyer régulièrement sa peau. Il est aussi important d’éliminer les cellules mortes, mais utiliser sans modération des exfoliants et traitements topiques comme les acides ou les rétinoïdes, c’est détruire progressivement son film hydrolipidique, affiner sa peau à court terme et la fragiliser sur le long. Votre peau connait déjà un excès de sébum, alors ne lui laissez pas croire que vous en manquez. Orientez-vous plutôt vers une routine de soins qui respecte la flore cutanée et qui envoie comme signal à votre corps que votre peau est bien hydratée et assez nourrie.

Solution n°2 : avoir recours à des traitements oraux de la famille des cyclines (doxycline, tétracycline, etc.)

Quand on se rend compte que notre routine de soins et autres traitements topiques ne suffissent pas, on s’oriente alors vers des traitements médicamenteux oraux : les cyclines. En effet, pour « résoudre » le problème, un médecin peut prescrire des médicaments pour lutter contre l'acné tels que la doxycycline ou la tétracycline. Ces derniers sont des antibiotiques, mais vous le savez, les antibiotiques ce n’est pas automatique !

Ces derniers lutteront contre la prolifération bactérienne responsable de l’inflammation. Le problème se pose donc lorsque l’on cesse de prendre le traitement : 3 à 4 mois plus tard, les boutons reviendront systématiquement. Cette fois-ci, non seulement on s’attaque aux symptômes de la maladie et non sa cause, mais en plus, ces traitements sont photo-sensibilisants, ils peuvent provoquer des risques de brulures et coups de soleil, mais surtout créent sur le long terme une résistance aux antibiotiques, ce qui peut potentiellement être problématique si un jour vous tombez malade.

Solution n°3 : avoir recours à des traitements oraux à base d’isotrétinoides (Roaccutane, accutane, etc.)

Après s’être mis aux antibiotiques de la famille des cyclones, on vous prescrira certainement un antiacnéique local qui appartient à la famille des rétinoïdes - le fameux Roaccutane, un médicament à base d’isotretinoide, un dérivé de la vitamine A. C’est une molécule utilisée dans le traitement d’inflammations cutanées telles que l'acné ou le psoriasis. Néanmoins elle vient aussi avec son lot d’effets indésirables : peau sèche, démangeaisons et brulures, saignement des muqueuses, assèchement des yeux, douleurs musculaires et osseuses, fatigue et risque de dépression. Et de la même manière que les antibiotiques, ce traitement augmente la photo-sensibilité de la peau et les risques de coups de soleil et brulures, voire même de cancer de la peau.

Par ailleurs, il est important de garder en tête que l’isotretinoide est interdite en cas de grossesse et chez les femmes allaitantes. Qu’il s’agisse de rétinoïdes locaux ou oraux, ils peuvent causer des malformations congénitales chez le fœtus et le nouveau-né. En prenant le traitement Roaccutane, il est impératif de réaliser des prises de sang tous les mois afin de s’assurer qu’aucune grossesse n’est en cours. Selon les dernières études, les risques de malformations sont encore possibles jusqu’à 3 ans après l’arrêt du traitement.

Enfin, ce type de traitement également n’éradiquera pas vos problématiques cutanées. Et oui ! Dès l’arrêt du traitement, vos problèmes de peau reprendront et souvent de plus belle ! Si vous souhaitez en savoir plus sur Roaccutane n’hésitez pas à lire l’article dédié à ce traitement.

Solution n°4 : avoir recours à des contraceptifs oraux

La fameuse pilule… la solution ou une vraie bombe à retardement ? L'acné est souvent causée par des fluctuations hormonales, avec notamment des niveaux élevés de testostérone, une hormone masculine. Les contraceptifs oraux, prescrits pour faire face à ces dérèglements, contiennent des hormones synthétiques telles que les estrogènes et les progestatifs, qui peuvent aider à réguler le système hormonal du corps.

Cependant, chaque cas d'acné est différent. Il est important de noter que la pilule contraceptive ne constitue pas une solution universelle. Certaines personnes peuvent constater une amélioration significative de leur acné grâce à la prise de la pilule contraceptive, alors que d'autres peuvent ne voir aucune différence notable, voire constater une aggravation de leur acné.

Il est également important de noter que la pilule contraceptive n'offre qu'une solution temporaire - une fois que l'on arrête de prendre la pilule, il existe un risque de rebond assez important. Les pilules contraceptives créent un faux cycle « parfait » en parallèle de votre vrai cycle, sans apporter de solution durable à son dérèglement. Il convient en plus de mentionner les effets secondaires potentiellement négatifs associés à la prise de la pilule contraceptive, qui mériteraient un article dédié.

Solution n°5 : avoir recours à des remèdes naturels

Les remèdes naturels peuvent être utiles pour réduire l'inflammation causée par l'acné. L'huile d'arbre à thé et l'huile essentielle de géranium, par exemple, sont très efficaces grâce à leurs propriétés antifongiques et antibactériennes. Toutefois, il est important de se rappeler que ces remèdes ne constituent pas un traitement complet de l’acné.

De plus, il est essentiel de ne pas appliquer n'importe quel remède naturel sur votre peau. L'utilisation de vinaigre de cidre, de citron, de cannelle ou d'autres remèdes de ce genre est strictement déconseillée. Il est préférable d'utiliser des produits de soins naturels spécialement conçus pour la peau, qui ont été testés pour garantir leur efficacité et leur sécurité.

Solution n°6 : avoir recours à des traitements professionnels

Les traitements professionnels tels que les peelings chimiques et la microdermabrasion peuvent être efficaces pour éliminer les cellules mortes de la peau et réduire l'apparence de l'acné. Une thérapie à base de lumière, une option de traitement plus récente pour l'acné, utilise des lumières spéciales pour éliminer les bactéries à l'origine de l'acné et réduire l’inflammation.

Cependant, ces traitements, encore une fois, ne s'attaquent pas à la cause réelle de l'acné, mais seulement à ses symptômes. Ils peuvent être couteux, et peu efficaces à long terme si le problème n’est pas traité en profondeur. Il est donc important de comprendre les causes de votre acné en établissant un diagnostic, et ainsi prendre des mesures qui permettront non seulement de réduire les symptômes en améliorant l'apparence de votre peau, mais surtout de régler le problème à la racine.

Comment en ai-je fini avec l’acné ?

J'aimerais vous dire qu'il suffit d'utiliser telle ou telle crème, mais en réalité, c'est après avoir effectué un bilan hormonal et des examens que j'ai découvert que j'avais le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK). Un des symptômes de cette maladie était un taux élevé d'hormones androgènes, ce qui expliquait mon acné persistante.

Une fois que j'ai identifié la véritable cause de mon acné, j'ai pu prendre des mesures adéquates pour réguler mes hormones, notamment en gérant mon stress et en modifiant mon alimentation. Depuis, mes problèmes d'acné se sont sérieusement atténués. Aujourd'hui, il m'arrive très occasionnellement d'avoir un bouton, ce qui n’est rien comparé à mon quotidien pendant une dizaine d’années.

Concernant mon rituel de soins actuel, j'utilise un nettoyant doux, sans sulfate et non comédogène, qui aide à maintenir une peau propre et saine tout en minimisant les risques d'irritation et de nouvelles poussées d'acné. Les sulfates, qui sont des agents moussants souvent présents dans les nettoyants pour le visage, peuvent dessécher la peau et laisser des résidus qui obstruent les pores et favorisent le retour des boutons.

Ensuite, j'applique une eau botanique, composée d'un trio d'hydrolats, à savoir la mélisse, la fleur d'oranger et la menthe verte, tous 100% bio, pour tonifier, apaiser et purifier ma peau. J'enchaine avec un peu d'aloe vera, forte en enzymes, et des acides aminés qui aident à réduire l'inflammation et à favoriser la guérison de la peau, et une crème à base d'acide azélaïque, un acide dicarboxylique naturellement présent dans le blé, l'orge et l'avoine, qui exfolie la peau en douceur. C'est d'ailleurs l'un des rares actifs autorisés en cas de grossesse.

Enfin, j'applique ma crème solaire, car il est important de rappeler que les UV, en plus de favoriser le vieillissement de la peau, réduisent temporairement l'inflammation et assèchent la peau, ce qui peut donner l'impression que les boutons sont moins visibles. Toutefois, ils ont également un effet rebond sur le long terme.

Si je peux partager quelques conseils pour les personnes qui souffrent actuellement d’acné, je recommanderai de bien hydrater sa peau, en particulier avant de se maquiller, et de ne jamais oublier de se démaquiller. Il est important de se fier à la réaction de sa propre peau aux produits utilisés : un produit peut être comédogène pour une personne, mais pas pour une autre. Il est donc préférable de faire un test sur une petite partie de la peau avant de l'adopter, afin d'éviter les effets indésirables.

Également, il est important de réguler son stress, car l'hormone du stress, le cortisol, joue un rôle déterminant dans la qualité de la peau. Une alimentation saine et équilibrée, riche en fruits et légumes frais, en grains entiers et en protéines maigres, est également recommandée. Et bien sûr, il ne faut jamais toucher à ses boutons ! Ces conseils sont classiques, mais ce sont aussi les plus efficaces.

Enfin, ce qui m'a personnellement aidé, c'est de faire un bilan hormonal. C'est la meilleure manière d'identifier s'il y a un dérèglement hormonal qui provoque ces boutons qui persistent et de trouver des solutions pour y remédier. Surtout, il est important de faire preuve d'indulgence, de bienveillance et de patience envers soi-même. Je suis consciente de l'impact que l'acné peut avoir sur l'estime de soi, mais il ne faut pas faire la guerre à son corps. Il est important de l'aimer tel qu'il est, car il nous accompagnera jusqu'à notre dernier souffle.

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Références:

• Strauss JS, Krowchuck DP, Leyden JJ et al. « Guidelines of care for acne vulgaris management » [archive] J Am Acad Dermatol. 2007;56:651–663
• Hughes BR, Norris JF, Cunliffe WJ, « A double-blind evaluation of topical isotretinoin 0·05%, benzoyl peroxide gel 5% and placebo in patients with acne »  Clin Exp Dermatol. 1992;17:165–168